Plaisirs (d’autres) sens… toujours chez les Tchèques!

Mon corps se plaint ces temps-ci. Il me rappelle sensoriellement qu’au Québec, je l’emmenais souvent dans ces endroits où, inerte sur une planche blanche, il se faisait pétrir comme un pain. Petit noeud qui pousse ici, gros point de douleur qui émerge là, craquements, raideurs… il use de tous les moyens pour exprimer sa désapprobation.

J’ai beau lui répéter (subtilement, en chuchotant et uniquement quand je suis seule, rassurez-vous) que les tarifs des massages parisiens que j’ai vus n’ont rien à voir avec les tarifs canadiens… et qu’après tout, je ne le pousse pas «à fond la caisse» comme je le faisais «à la maison»… Du haut de ses 31 ans, il s’entête.

J’étais donc ravie quand j’ai vu les tarifs des massages de l’hôtel tchèque où M. Paul et moi logions le week-end dernier. À mi-chemin entre la Chine – où j’ai payé mon massage 20 dollars canadiens – et le Canada où je déboursais 63$ pour un massage à mon goût.

Parce que je suis difficile… j’ai essayé beaucoup d’endroits avant de trouver MES places. Avis aux intéressés, hormis les classiques que tout le monde connaît, j’adorais le Centre Sequoia, qui était à quelques coins de rue de chez moi quand j’habitais sur Chabot.

Donc un massage tchèque de une heure = 710 couronnes tchèques, soit 44 dollars canadiens. Presque le tiers du tarif français, si on calcule que 80 euros (ce qui est pas mal le moins cher) équivaut à 129 dollars canadiens!

Une aubaine à côté de laquelle je ne pouvais passer. Mon corps ne me l’aurait pas pardonné.
Avant de quitter l’hôtel, samedi matin, nous nous sommes donc dirigés vers la réception du Spa – indépendant de l’hôtel «paperassement parlant» mais à l’intérieur de celle-ci, «spatialement parlant» – pour prendre rendez-vous.

L’idée était de me faire masser vers 17h30, avant de ressortir souper le soir même ou encore de reporter le pétrissement corporel au lendemain matin, première heure, avant d’entamer la journée. L’hôtel étant à deux stations de métro du centre-ville, le concept d’y revenir avant de souper n’était pas idéal, mais comme il pleuvait… il s’avérait «acceptable».

La jeune fille à la réception était – comment dire – inexpressive. J’ai mis ça sur le compte de sa difficulté à parler anglais. Selon moi, son énergie était concentrée sur la recherche des mots; mobilisant du coup toutes ses forces, et empêchant donc les muscles de son visage de se contracter en sourire.

(Voici la traduction libre de notre conversation en anglais)
Karine: 🙂 Bonjour! 🙂
Réceptionniste: Bonjour…
Karine: Je voudrais un rendez-vous pour un massage. Comment est-ce que ça fonctionne?
Réceptionniste: Quand?
Karine: Avez-vous de la place ce soir?
Réceptionniste: Entre 10h30 et 23h, c’est libre.
Karine: Ah, chouette! J’aimerais 17h30 – 17h30, M. Paul, ça t’irait? (signe de tête de M. Paul) – Oui, mademoiselle, 17h30.
Réceptionniste: Alors ce serait juste une demi-heure, alors.
Karine: Ah? Et à 18h, je pourrais avoir une heure?
Réceptionniste: Oui.
Karine: Ah, bon,,,
Réceptionniste: Homme ou femme?
Karine: Idéalement un homme, mais sinon, pas grave. En fait, je voudrais un massage en profondeur. Pas seulement de relaxation. Alors, je prendrais la personne spécialisée dans ce type de massage.
Réceptionniste: ??????
Karine: Vos masseurs n’ont pas de spécialités?
Réceptionniste: Vous lui direz ce que vous voulez.
Karine: Ah, ok… Ben… Merci.

On sort.
M. Paul: C’est pas un peu bizarre? T’es sûre que c’est une place OK. Tu sais, la prostitution est légale dans des pays pas ben loin…
Karine: Oh! C’est «ordinaire», mais c’est lié à l’hôtel… Ça m’étonnerait. Mais là, tu m’énerves avec tes réflexions! Je suis plus sûre de rien…!
Le doute s’est donc faufilé dans mes pensées tout au long de la journée. Ah, pis merde, j’y vais. Ah, pis non, j’y vais pas. Ah, pis ça peut pas être si pire. Ouin mais…

Finalement, «at the end of the day», j’y suis allée.

À 18h, il y avait déjà plus d’activité dans le spa. Quelques clientes «jeunes et dynamiques», ce qui augurait quand même… euh… bien.

Le masseur est venu me chercher, on est entrés dans sa salle et il m’a demandé dans un anglais dont l’accent était aussi prédominant que le nez de Cyrano:
Masseur: Vous voulez un massage, ou…
Karine: Euh… oui, un massage. Bien en profondeur. Vous verrez, au Québec j’avais l’habitude d’y aller régulièrement et là, comme ça fait plusieurs mois, des noeuds se sont formés un peu partout le long de ma colonne.. N’hésitez pas à peser fort!
Masseur: D’accord. Je sors. Déshabillez-vous, installez-vous et je reviens dans deux minutes.

Pas plus de questions. Pas de formulaire médical Niet. Je n’étais pas stressée, en fait je trouvais ça rigolo… Mais la théorie de M. Paul était bien ancrée dans ma tête!

Docile comme un agneau en route vers le méchoui, je me suis donc déshabillée et installée sur sa planche blanche. Puis il est revenu me pétrir.

L’atmosphère était un peu bruyant, mais il a tout de suite mis de la musique, qui s’est chargée de tout enterrer galamment. Et devinez quoi??? La première toune était… une toune de Céline! All by myself pour ne pas la nommer (mais l’écrire). Je suis sûre que c’était pour «faire plaisir» à la Québécoise que je suis. Quelle attention, quand même! Et sinon… quelle coïncidence!

Isabelle, j’ai pensé à toi. Xavier aussi.

Et cette pièce fut suivie d’une série… de plaisirs coupables! Madonna, Cindy Lauper, Billy Joel… Je ne me suis jamais fait masser sur ce genre de musique… et c’était SUPER 🙂

Aussi, dès le début (sur All by myself, je vous le rappelle), il a analysé mon corps, m’a posé des questions sur mon dos, mon pied difforme (eh, oui!)… Puis il a attaqué. Et… quelle attaque! Sans trop d’huile en plus, ce qui est rare! Ça faisait mal, mais c’était PARFAIT. On aurait dit que ses mains dialoguaient avec mon corps comme deux vieux copains.
Masseur: Is it OK? Not too hard?
Karine: It hurts but it’s good.
Sitôt ces paroles prononcées, j’ai repensé à la théorie de M. Paul et… j’ai dû contenir un gros fou rire!!! «Ça fait mal, mais c’est boooooooooon!»

À la fin du massage, il a passé une serviette partout où il m’avait huilée pour enlever le surplus. Vraiment mon genre de masseur! J’haïs tellement ça être glissante comme une pelure de bananes de cartoons!

Certaines copines m’ont suggéré de pousser l’enquête plus loin pour que je sois sûre sûre sûre que les masseurs tchèques sont tous aussi excellents. J’y ai songé, mais je manquais de temps.

Cela dit, je pense que je pourrais entamer des recherches mondiales… et tester les massages à travers le monde. Bon, peut-être à l’exception de quelques pays dont M. Paul et moi dresserions la liste… Mais… j’y songe… j’y songe… 🙂

3 Réponses to “Plaisirs (d’autres) sens… toujours chez les Tchèques!”


  1. 1 Olivier 5 juin 2009 à 03:41

    Effectivement, le « Guide International des Masseurs Qui Font Mal Mais C’est Bon – Édition 2009 » pourrait être un best-seller…

  2. 2 francis 10 juin 2009 à 18:39

    6 et demi à Prague et je n’ai pas pensé de m’y faire masser… j’ai l’impression d’avoir manqué quelque chose maintenant 😉

  3. 3 ducreuxslim@gmail.com 27 novembre 2021 à 23:19

    Dommage!j’ai bien aimé être à sa place ce masseur mais bon ça n’était pas le cas 😉


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