Archive pour mars 2010

Pourquoi va-t-on chez le coiffeur à Paris?

Y’a les femmes qui passent chez le coiffeur parce que la repousse pousse. Y’a celles pour qui la vie sans spraynet ne vaut pas le coup. Y’a aussi celles qui jouent compulsivement avec leurs bouts de cheveux qui se dédoublent, détriplent, déquatruplent et qui décident d’entamer une thérapie de quelques semaines.

À Paris, y’a des coiffeurs spécialisés pour celles qui ont tout simplement…

C'est trop petit pour qu'on puisse le voir sur la photo, mais ils prennent bien sûr les «Sans rendez-vous» pour celles dont le besoin est urgent.

L’histoire ne dit toutefois pas si Toto, du resto d’à côté, va aussi là quand il a besoin d’un petit break de clients.

Tranche de vie extra lubrifiée et petite balade dans Montréal

Je suis à Montréal depuis quelques jours. Que dis-je? Je suis plutôt à l’Île des Soeurs depuis quelques jours. Chez mon amie MC-au-grand-coeur qui m’héberge gentiment dans son super appart avec vue… sur le très exotique studio Mel’s.

M’héberge est un bien petit mot. «Me prête gentiment son appart quelques jours» serait plus juste. Petite oasis de tranquillité dans ma vie quelque peu mouvementée.

Tranquillité comme dans «loin du centre-ville». (J’en entends plusieurs me dire que «Voyons donc! C’est juste à côté!» Mais moi, je suis habituée d’habiter au coeur de la ville.Ça reste un choc.) «Loin du centre-ville» comme dans «prendre l’auto» ou «attraper l’autobus» pour s’y rendre. Le mot clef de cette phrase anodine étant «attraper». C’est ce que j’ai appris, samedi matin.

J’avais rendez-vous à midi Chez Jose, à deux petits pas de mon ancien chez-moi. Un p’tit comfort café comme je les aime qui, en prime, fait d’excellents sandwichs et des omelettes à la morue à s’pèter la tête sur les murs, comme dirait M. Paul. Si vous venez ou êtes à Montréal, faut au moins passer y chercher une pâtisserie et un café sur le fly.

Un petit café fort sympa dans le quartier portuguais! (notez que la photo date de janvier... Fini (ou presque) la neige à Montréal!

Pour être là à midi, je devais donc attraper l’autobus de 11h04. (Voyons donc! C’est juste à côté! mon oeil). Autobus que j’ai manqué soit parce qu’en changeant l’heure de mon iPhone entre la France et le Québec j’ai échappé 2-3 minutes dans l’océan ou alors, parce qu’il est passé plus tôt que prévu. Toujours est-il que «Zut!». Prochain passage. 11h34. J’ai assez fait «Grrrr» cette semaine, pas question que je récidive ce matin. C’est samedi, il fait soleil, je m’assois dans l’abribus et sors mon livre. Je prendrai un taxi lorsque je serai arrivée en ville pour être à l’heure, c’est tout. Un autobus passe et s’arrête devant moi à 11h25. Mais c’est le #12. Pas le bon. Non. Le bon passe à 11h34 tel que prévu (je n’ai donc peut-être pas égaré de minutes après tout). Passe. Sans s’arrêter. Vlan. Merci beu-bye.

Le prochain est à 12h04. Grrrrr? À peine. Je me lève et retourne chez MC. Pas le choix, pour être à l’heure, c’est d’ici que je dois prendre le taxi. Je google «taxi Île des Soeurs». J’appelle la première compagnie en liste.

– J’aurais besoin d’une voiture à l’IDS, c’est possible?

– Bien sûr, quelle adresse?

– xxx chemin du Golf.

– Ça n’existe pas cette adresse-là.

– Euh… C’est pourtant bien l’adresse ici.

– Non, c’est pas dans mon ordinateur. Ça n’existe pas. C’est un nouvel édifice?

– Euh… non. Mais c’est bien l’adresse.

– Impossible.

– Bon, ben je vais appeler une autre compagnie si vous arrivez pas à trouver mon adresse dans votre ordinateur qui sait tout.

– Comme vous voulez!

Sympathique, la p’tite dame. J’appelle le lien commercial tout en haut de la page des résultats.

– J’aurais besoin d’une voiture à l’IDS, c’est possible?

– Bien sûr, quelle adresse?

– xxx chemin du Golf.

– À quel nom?

– Missk

– Parfait, la voiture sera là dans 5 minutes.

Génial. Ça me rassure sur ma santé mentale (je n’ai pas inventé l’adresse) et sur le fait que je peux encore être à l’heure.

Je profite de ces 5 minutes pour lire au soleil. La voiture arrive. J’embarque, indique ma destination. Le chauffeur ne semble pas être du type loquace. Parfait. Je ressors mon livre. Mes oreilles tendent à tout capter même quand je suis concentrée. Musique, conversations… je capte et réagis (ou non) au besoin. C’est la raison pour laquelle je n’ai pu m’empêcher de sourciller en entendant la voix lointaine du répartiteur dire «Vous allez acheter un tube de KY extra lubrifiant et vous allez le porter à la chambre 234 de l’hôtel Nelligan».

Quoi? Ça existe du KY «EXTRA» lubrifiant? Euh non, c’est pas ça ma question. Quoi? La livraison de KY directement à une chambre d’hôtel fait partie des «autres tâches connexes» des chauffeurs de taxi?

J’avoue que mal pris, je n’aurais quand même pas pensé à appeler un cab pour ça. La réception de l’hôtel, OK. Je me rappelle d’ailleurs cet article du Devoir qui étalait quelques unes des demandes incongrues auxquelles ces maîtres de la débrouillardise ont déjà été confrontés. Comme Pavarotti qui a fait livrer un magasin de chaussures dans sa chambre. Au moins il en a acheté 70 paires… Cette page répertorie aussi quelques demandes inusitées. Bref, j’aurais eu le réflexe d’appeler la réception. Pas un taxi. Mais bon. Ça ne semblait surprendre ni mon chauffeur ni le chauffeur qui a pris l’appel dans la petite radio.

Disons que ça m’a fait sourire et oublier du coup mon viraillage matinal. 25 dollars plus tard, je suis arrivée à bon port avec à peine une ou deux minutes de retard et je me suis agréablement noyée dans un allongé et la conversation entre amies.

Après ces retrouvailles, j’avais prévu aller au cinéma mais le beau temps m’a fait troquer cette activité contre une petite balade dans ma belle ville. En voici quelques coins et quelques moments. Certaines photos datent du mois de janvier, d’autres de cet après-midi.

Bonne visite!

Parmi les trucs que j'adore à Montréal, il y a les magnifiques murales colorées qui ornent de nombreux buildings. Charmant et impressionnant.

Quelques reflets de buildings

Le Parc du Mont-Royal pour se promener; juste en face, le Parc Jeanne-Mance pour s'amuser et le Cinéma du Parc qui me souhaite la bienvenue!

Le soleil veille sur la montagne...

...et les joggeurs ont sorti leur kit d'été!

Ouais... J'aime bien Montréal ;-)

Ouais... J'aime bien Montréal 😉

Montréal, en janvier... de nuit.

Montréal, en janvier... De jour.

Pendant ce temps de janvier, tout en haut du Mont-Royal...

Cartes postales hivernales du Parc Lafontaine.

La vie sourira-t-elle à MissK dans les prochains mois?

Je pouvais prédire que les lundis matins, dans le RER à l’heure de pointe, aucun Parisien n’aurait le coeur à me sourire. Je pouvais aussi prédire si ma boulangère me sourirait juste à voir la longueur de la queue de clients qui n’ont d’estomac que pour leur baguette «pas trop cuite».

Parenthèse. Parfois, je me dis que les boulangers français auraient intérêt à créer la baguette «pas cuite». Un peu comme les gâteaux «pas cuits». Les clients insistent tellement sur le «pas trop cuite» dans 80% des cas… Sûre qu’il y a un marché! Fin de la Parenthèse.

Je peux donc prédire quelques-uns des sourires qui agrémenteront – ou non – ma vie. Mais je ne peux pas prédire si ma vie, elle, me sourira. Alors aux grands mots les grands moyens! Parce que sourire est un bien grand mot et aller voir une diseuse de bonne aventure, un moyen grandement loufoque pour moi.

Oui je sais. J’ai essayé de faire passer la chose subtilement, mais c’est raté. Vous avez tous accroché à «diseuse de bonne aventure».

Avec raison.

D’accord.

Je l’avoue et je l’assume: je suis bel et bien allée voir une de ces petites madames qui lisent notre avenir dans les cartes, les feuilles de thé ou encore le marc de café. Dans mon cas, c’était une histoire de café.

Je vous raconte?

Ah, HA! Curieux, vous êtes soudainement intéressé par les dires de la diseuse de bonne aventure?

Tout a commencé par un effort de marketing direct. Mon amie (Québécoise) Marie-Hélène et moi avons toutes deux reçu une invitation très claire par mail: une diseuse de bonne aventure nous attendait, Café Verlet dans la semaine à venir.

Sitôt reçue, sitôt forwardée. «Nous devons ABSOLUMENT aller là!», m’écrit MH.

Euh. Ok…

Moi qui gronde ma maman chaque fois qu’elle consulte une liseuse de cartes, de boule de cristal ou de je ne sais quoi qui prétend se traduire par «avenir», me voici prise au piège. «Come on! Je n’y suis allée qu’une fois avec ma maman et la madame s’est fâchée après moi parce que j’essayais de la pogner. On va rire!», m’implore MH. Dakodak. Après tout, le but premier est de voir MH, et c’est effectivement pas mal sûr que nous aurons du plaisir 😉

Rendez-vous le jeudi suivant, 18h30, dernier jour de travail de Mme Selda pour ce «contrat».

Le jour J, je fais tout pour être à l’heure. Travaillant en banlieue, c’est rare que j’arrive à rentrer à Paris avant 20h. Mais je réussis. Yeah! 18h15  – pile-poil – j’arrive à St-Lazare. Reste plus qu’à marcher jusqu’au Café, rue St-Honoré.

Armée de mon iPhone-GPS-Carte de Paris, je pars. Je prends tout de même soin de texter MH pour lui dire que je suis en route mais serai un peu serrée dans le temps. Elle vient juste d’arriver à bon port. Parfait!

Je suis donc mon GPS et tourne à gauche rue St-Honorée. Je marche le plus vite possible évitant les nombreux obstacles humains sur mon chemin. Sans compter qu’il pleut. Me semble que c’est plus loin que ce que j’avais vu en googlemappant l’adresse au bureau…

Je passe Châtelet. Châtelet? Pffff. Le site de la RATP m’a induite en erreur! Il disait que c’était à côté de Pyramide…! J’arrive enfin à l’adresse. Le nom du bistrot ne me dit rien mais l’endroit a des airs un peu glauques. Ça doit être là. J’entre. Je demande, d’un ton très très bas (et gêné) «la diseuse de bonne aventure, svp». «QUOI? DISEUSE DE BONNE AVENTURE?». Ah ben bravo pour la discrétion Mlle Serveuse… «JE SAIS PAS DE QUOI VOUS PARLEZ». «C’est pas ici?» «Non. Jamais entendu parler».

Je ressors penaude. Refouille dans mes mails pour trouver l’adresse. Merde. Me suis trompée. C’est pas 34, c’est 134. C’est l’autre côté! Je repars. Marche. Mais il est 18h45. Je suis vraiment en retard.

Je re-texte MH pour lui dire que j’ai marché 10 minutes dans le mauvais sens et que je reviens sur mes pas. Allélluia! Je finis par trouver l’endroit. 19h. La petite serveuse du café m’indique de monter à l’étage. Je vois MH, la rejoins.

Finalement, il reste encore 4-5 personnes devant nous. Elles sont toutes hyper sérieuses, carnet et stylo à la main. Elles écoutent religieusement Madame Selda qui s’est installée à quelques tables de nous – à aire ouverte – pour annoncer à ses clientes leurs secrets d’avenir. MH et moi faisons religieusement attention de ne pas écouter…

«Tout le monde a l’air déprimé en repartant», me lance MH. Shit. J’ai vraiment pas envie de me faire dire que les prochains mois seront merdiques. Que j’y crois ou non, j’en ai juste vraiment, mais vraiment pas envie.

Entre deux clientes, Selda m’apporte un café hyper concentré. Concentré comme dans «épais», voire «bouetteux».

Le but est de le boire puis de virer la tasse presque vide à l’envers dans la soucoupe, en la tournant vers soi. Tout mon avenir est dans ce geste. Mais d’abord, je dois crever les bulles. Mauvais oeil, selon Selda. «Avec mes doigts?» Selda va me chercher une cuillère.

-T’en avais beaucoup toi, des yeux méchants?

-Non, elle ne m’a même pas fait faire ça.

Double-shit.

La cuillère ne fait finalement pas vraiment la job. Les bulles-yeux glissent sur son dos. Alors je prends mes doigts. Pas question qu’il reste un seul oeil!

Une fois le ménage terminé, j’attaque et prends quelques gorgées. Agréables. Puis j’arrive au bout motonneux de la fin.

– T’as bu plus que ça?

– Non. Donc là tu renverses la tasse dans l’assiette d’un coup sec en la tournant vers toi.

Je regarde l’oeuvre de MH. La tasse blanche est dans sa soucoupe blanche. Tout le surplus de café est pris entre la tasse et sa soucoupe.

Ouin. Juste une dernière gorgée. Me semble qu’il en reste beaucoup dans ma tasse pour faire ça proprement…

Puis je me lance. SCHLAK! Y’a du café PARTOUT. Ça a débordé tout le tour de la tasse. Ma soucoupe est soudainement devenue brune. On pouffe de rire.

– Ouah! Elle va sûrement te dire que tu es trop éparpillée et que tu dois te rassembler!

– Ou que je vais traverser toutes les frontières inimaginables… 🙂

N’empêche, j’en suis au triple-shit.

C’est au tour de MH. Elle y va, sans carnet et sans stylo. Elle écoute attentivement. Pas moi. Je me concentre sur mon iPod et ferme mes oreilles. Elle revient l’air satisfaite.

Pas le temps de jaser: c’est mon tour. Je suis Selda, m’assois. Puis elle me raconte mon avenir. J’entrerai pas dans les détails, je vais me garder une p’tite gêne.

Mais mettons que je souris et sourcille d’étonnement pendant qu’elle me parle. À la fin de l’entretien, j’ai le coeur tout léger!

Bon. Je ne suis pas encore convaincue et je ne sais pas si la vie me sourira, mais je sais qu’en sortant du café, on nous a offert un beau sac de café frais moulu de notre choix.

Alors je peux prédire qu’au cours des prochaines semaines, j’ai tout en mains pour bien commencer la journée!


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